George Steiner et l’infinité des possibles

« Le concept kierkegaardien de « l’infinité des possibles », d’une réalité offerte dans son entier  à la déchirure du désastre et de l’absurde, est maintenant un lieu commun. Nous en sommes revenus à une politique de torture et d’otages. La violence, institutionnelle et individuelle, lèche les murailles de la cité, creuse, érode, comme le fait l’eau brunâtre …

Le passif résolu de Stig Dagerman

« Poème norvégien de Claes Gill : [Le personnage s’arrête] angoissé au bord du lit du fleuve Comme attendant la lumière d’un blanc ciel printanier Traversant en hâte l’obscurité de son œil Et il énonce ces mots : Je ne sais rien en dehors de ceci, Ceci seul : que la vie me vit Les langues scandinaves disposent de …

Maria Zambrano, L’inspiration continue

Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d’une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l’homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l’adversaire, parce qu’elle ne serait alors pas victoire; c’est-à-dire une manifestation de la gloire pour l’homme. (…) Écrire, ce n’est ni plus …

Arthur Cravan, précipité par Lacarelle

« Quelqu’un obstinément cherche à sortir de moi » Arthur Cravan. Les noyés sont des prophètes qui parlent la langue des signes dans des gestes si lents qu’ils balaient notre mémoire. Bertrand Lacarelle. « La mort dans les flots est-elle le dernier mot des forts ? » Robert Desnos.   Nous avons tous les trois trente ans. L’un, Fabian Lloyd, …

Sur la digue | Hugo von Hofmannsthal

  On évoque souvent la murène du Romain Crassus. […] lorsque Crassus l’appelait, elle reconnaissait le ton de sa voix et elle nageait vers lui. […] Crassus alla même jusqu’à la pleurer et à l’enterrer lorsqu’elle mourut. Un jour que Domitius lui disait « Imbécile, tu pleures la mort d’une murène », il lui fit cette réponse : …