Jacques Chessex, alcool et résistance

« Geneviève Bridel : (…) C’est le vertige alors qui vous attirait dans l’alcool ? Jacques Chessex: Non, c’est le culte de la paresse. La consommation régulière et massive d’alcool entretenait en moi une sorte de paresse musicienne, peuplée, harmonieuse et immobile. Je ne buvais pas de manière gesticulatrice, je n’ai jamais été un ivrogne agité. …

Georges Bernanos contre l’homme nu devant ses maîtres

« L’homme d’autrefois ne ressemblait pas à celui d’aujourd’hui. Il n’eût jamais fait partie de ce bétail que les démocraties ploutocratiques, marxistes ou racistes, nourrissent pour l’usine ou le charnier. Il n’eût jamais appartenu aux troupeaux que nous voyons s’avancer tristement les uns contre les autres, en masses immenses derrière leurs machines, chacun avec ses consignes, …

George Steiner et l’infinité des possibles

« Le concept kierkegaardien de « l’infinité des possibles », d’une réalité offerte dans son entier  à la déchirure du désastre et de l’absurde, est maintenant un lieu commun. Nous en sommes revenus à une politique de torture et d’otages. La violence, institutionnelle et individuelle, lèche les murailles de la cité, creuse, érode, comme le fait l’eau brunâtre …

Le sanglier solitaire

Et dans l’obscur taillis des êtres et des choses / Je regardai rôder, noir, riant, l’oeil en feu, / Satan, ce braconnier de la forêt de Dieu. Victor Hugo, La Légende des siècles. « Sur l’expression employée par David : « et le sanglier solitaire a dévoré ma vigne ». Le Physiologue a parlé de cet animal : Il sort …

Ce qui reste, avec Fernand Robert

 » Ce qui est excellent, et que les études classiques seules produisent, c’est l’habitude, acquise dès les plus jeunes années, et pour la vie entière, de penser, non seulement que tout est dit, mais que tout a déjà été senti, éprouvé, que rien ne se passe dans notre âme qui ne se soit déjà passé …

Le passif résolu de Stig Dagerman

« Poème norvégien de Claes Gill : [Le personnage s’arrête] angoissé au bord du lit du fleuve Comme attendant la lumière d’un blanc ciel printanier Traversant en hâte l’obscurité de son œil Et il énonce ces mots : Je ne sais rien en dehors de ceci, Ceci seul : que la vie me vit Les langues scandinaves disposent de …