« Pas étonnant, si l’on s’en prend à ce cogitogramme plat, d’exprimer une pensée à la verticale d’un monde qui s’est couché. »
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« Cette littérature d’ameublement, outre qu’elle dispose avec son personnel d’entretien et sa régie des émetteurs et des transmetteurs idoines, conforte un lectorat depuis longtemps décomplexé. Sous couvert d’échapper à une lecture qu’une Troisième République a rendue synonyme de devoir d’école, il est maintenant devenu de règle (…) de lire comme tout le monde ou pour se considérer, comme un onaniste se caresse. Il est surtout entré dans la norme de lire pour se divertir, voire se reposer… Il nous a toujours paru étrange que l’on puisse s’emparer de grands textes passés ou présents sans que toute sa vie, c’est-à-dire sa façon se sentir, de penser et d’aimer soit modifiée et ne trouve dans l’élan qu’ils impulsent la vitesse de l’envol. Réside dans ces lectures sans conséquence au mieux un contresens majeur sur la portée de la littérature, au pire le fruit d’une longue entreprise de dissuasion visant à remettre dans le rang ceux dont le désir primordial est d’en sortir. »
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« On s’honore toujours de remercier qui nous dévoile l’autrement du monde. »
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Merci, donc, puisqu’après cette introduction à l’estomac, qui pourrait ne se payer que de mots et en rester là, l’auteur propose dix portraits littéraires fouillés d’écrivains lui ayant dévoilé cet « autrement », exercice d’empoissonnement scintillant de nos étangs accidentellement dévitalisés. Il n’est d’ailleurs nul besoin d’avoir lu ces écrivains pour le suivre. Le bonheur de voir revenir de la vie en nos mares, fût-elle encore de forme inconnue, suffit à lui seul.
Mathieu Terence, Présence d’esprit, Stock, 2010, 226 pages.