Destinée en panne – François Ide, God Bless America

Ce pourrait être un livre de trop, de plus, voire de retard sur l’Amérique blanche à la « destinée manifeste » façon descente d’oxycodone, coïts d’obèses et maillots de bain Trump, une sorte d’énième trash novel où le narrateur éduqué et cynique cabotinerait sur le compte d’une classe sociale si facile à caricaturer, ce pourrait être le récit de voyage ébaubi d’un ravi de la crèche le long de canyons ancestraux sous les ciels déments qui n’attendent plus personne, mais les 124 pages de God Bless America souples et chatoyantes, remuées amoureusement jusqu’au velouté stylistique rare, mijotent la savoureuse surprise d’un inclassable périple, apparemment en panne.

Le triomphe du ciel – Alain Cueff, Ciels d’Amérique (1801-2001) [Arts]

Thomas Cole, Winslow Homer, Albert Pinkham Ryder, George Belows, Alfred Stieglitz, Mardsen Hartley, Georgia O’Keeffe, Thomas Hart Benton, Jackson Pollock, Barnett Newman, Robert Smithson, Walter De Maria, Ed Ruscha et Jack Goldstein vous convient à traverser leur pays par tous les vents, de jour comme de nuit, de la « destinée manifeste » à la sombre désespérance.

Les êtres responsables – Ernesto Sabato, Censure, liberté et droit à la divergence

« Je n’appartiens pas à ce genre de démagogues et d’hypocrites qui se déclarent opposés à toute forme de censure par principe », annonce-t-il d’entrée de jeu. « Le problème n’est pas là, poursuit-il plus loin. Le problème survient quand c’est l’Etat qui fait cela dans la vie publique au moyen de procédés qui ne relèvent ni de la loi ni de la justice. »