« Mais ils [les auteurs islandais] ont en plus, comme systématiquement, un don de poésie, un sens de l’ailleurs et de l’autrement, une conscience des forces occultes qui nous mènent à notre insu, qui transfigurent, littéralement, leur façon de dire. Ils savent l’aliénation de l’homme d’aujourd’hui, le manque de chaleur, la quête de bonheur à travers …
Maria Zambrano, L’inspiration continue
Toute victoire humaine doit être une réconciliation, les retrouvailles d’une amitié perdue, une réaffirmation après un désastre où l’homme a été la victime; victoire dans laquelle il ne pourrait y avoir humiliation de l’adversaire, parce qu’elle ne serait alors pas victoire; c’est-à-dire une manifestation de la gloire pour l’homme. (…) Écrire, ce n’est ni plus …
Nelly Sachs, Lament
Aux Marie, de Belgique, de Corse et d’ailleurs Je prends la parole sacrée de la poétesse allemande Nelly Sachs, liée en des bribes ardentes vers un unique livre que toutes ses dernières forces promettent. Je les sépare pour apaiser ma peur, mais toujours l’ensemble survit. Étouffée, rendue muette par les métamorphoses inadmissibles de mes semaines, …
Arthur Cravan, précipité par Lacarelle
« Quelqu’un obstinément cherche à sortir de moi » Arthur Cravan. Les noyés sont des prophètes qui parlent la langue des signes dans des gestes si lents qu’ils balaient notre mémoire. Bertrand Lacarelle. « La mort dans les flots est-elle le dernier mot des forts ? » Robert Desnos. Nous avons tous les trois trente ans. L’un, Fabian Lloyd, …
Sur la digue | Hugo von Hofmannsthal
On évoque souvent la murène du Romain Crassus. […] lorsque Crassus l’appelait, elle reconnaissait le ton de sa voix et elle nageait vers lui. […] Crassus alla même jusqu’à la pleurer et à l’enterrer lorsqu’elle mourut. Un jour que Domitius lui disait « Imbécile, tu pleures la mort d’une murène », il lui fit cette réponse : …
Putain de mort ! de Michael Herr : Paint it war
Don’t give a damn while I laugh at myself don’t give a damn to the words of a whore It’s seven years I hate you Pink Turns Blue, Seven Years. « Les femmes aiment la guerre car elles n’y meurent jamais. » Un homme. Il y manque les odeurs, la mort imprégnant les textiles, et l’impossibilité …