« Pas étonnant, si l’on s’en prend à ce cogitogramme plat, d’exprimer une pensée à la verticale d’un monde qui s’est couché. » * « Cette littérature d’ameublement, outre qu’elle dispose avec son personnel d’entretien et sa régie des émetteurs et des transmetteurs idoines, conforte un lectorat depuis longtemps décomplexé. Sous couvert d’échapper à une …
Origines du Grand Nord – Pythéas, de François Herbaux
« Aussi longtemps qu’il y aura des choses à chercher, il y aura des chercheurs. » disait le poète brittonique Aneurin, croisé dans La Figure du dehors de Kenneth White. Et c’est toujours un plaisir d’embarquer aux côtés d’un intempestif (hors de l’air du temps) qui cherche, qu’il soit scientifique, historien, poète ou pédagogue, comme …
Un amour pythonique – John Cowper Powys, L’Art du bonheur
« J’ai vu une vieille femme se lever de son fauteuil bien confortable, au coin du feu, […] s’approcher de son homme, assis et plongé dans la lecture de son livre, se pencher vers lui et effleurer sa tête de ses lèvres. Dans ce souffle léger, dans cette caresse délicate, de papillon de nuit, en …
En pleine surface – David Wahl, La vie profonde
⬇ Voici un livre que je n’ai pas trouvé bon, tout juste passable – comprendre que je l’ai terminé rapidement, sans réel profit mais avec la seule perte de mes dix-neuf euros : la catastrophe est évitée, je vais tenter de m’en expliquer. ⬇ Il s’agit du journal de bord d’un écrivain-dramaturge embarqué sur un …
Liberté sans issue – Yves Ternon, Makhno, la révolte anarchiste 1917-1921
S’il ne s’agit en rien, pour Yves Ternon, de fondre une statue au milieu des mousses qui recouvrent la forêt de ces êtres libres et normalement sans visage, son essai cavalant bride abattue – au style procédant par bourrasques cinglant soudain au milieu du calme de la steppe, reprend toutefois l’enquête avec minutie et l’honnêteté du doute.
Destinée en panne – François Ide, God Bless America
Ce pourrait être un livre de trop, de plus, voire de retard sur l’Amérique blanche à la « destinée manifeste » façon descente d’oxycodone, coïts d’obèses et maillots de bain Trump, une sorte d’énième trash novel où le narrateur éduqué et cynique cabotinerait sur le compte d’une classe sociale si facile à caricaturer, ce pourrait être le récit de voyage ébaubi d’un ravi de la crèche le long de canyons ancestraux sous les ciels déments qui n’attendent plus personne, mais les 124 pages de God Bless America souples et chatoyantes, remuées amoureusement jusqu’au velouté stylistique rare, mijotent la savoureuse surprise d’un inclassable périple, apparemment en panne.